11 mars 2008

Ce n'est pas à propos de l'outil...

Ceci est plus un "billet d'humeur" qu'un billet pédagogique, mais je me suis dit que ça pourrait déclencher une belle conversation.

Je rencontre souvent dans mes fils RSS une variante de la phrase Ce n'est pas à propos de l'outil... C'est devenu à la mode on dirait.

À la mode, certes, mais oh combien vrai!

J'en suis la preuve vivante:

Dans ma salle de classe, j'ai
  • un tableau interactif (SmartBoard)
  • deux ordinateurs assez puissant (Intel Dual Core, etc.) avec des logiciels tout aussi puissants (audacity, inspiration, Movie Maker, etc.)
  • une dizaine d'écouteurs avec micro
  • un lecteur DVD branché sur le projecteur accroché au plafond de ma classe pour mon tableau interactif
  • un ordinateur portable avec encore plus de logiciels que sur mes ordinateurs de table (Adobe Premier Elements, la suite Macromedia (Flash, Dreamweaver, etc.))
Avec Internet je/j':
  • tiens un cybercarnet
  • classe mes favoris à l'aide de del.icio.us
  • utilise Bloglines pour suivre des dizaines de cybercarnets et autres informations
  • gère un compte sur Flickr
  • utilise Facebook
  • utilise le courrier électronique et la messagerie instantanée
  • fais partie de groupe sociaux comme apprendre2point0.ning.com
  • suis membre d'un forum de discussion sur l'improvisation
Bientôt je vais recevoir à l'école:
  • Deux caméras digitales "MiniDV"
Et je ne parle même pas des technologies auxquelles mes élèves ont accès personnellement (iPods, cellulaires, etc.).

On serait porté de croire qu'un enseignant qui aime les technologies, a une assez bonne connaissance de celles-ci et A UN ACCÈS FACILE (sinon INSTANTANÉ) à tous ces outils serait capable de créer un environnement de classe comme celui auquel rêvent tous ces "edublogueurs" que je lis religieusement à travers leur fil RSS.

Mais non...

En fait, je serais même prêt à dire que j'ai une approche plutôt traditionnelle dans ma manière d'enseigner (bien que mes évaluations soient plutôt d'avant-garde; je réfère plutôt au temps que je passe en classe avec mes élèves). Je suis même coupable, quelle honte, d'utiliser mon tableau interactif comme si c'était un tableau noir, mais en plus pratique...

Bon, j'exagère peut-être un peu, disons que je fais de mon mieux pour intégrer les technologies, mais, sans vouloir me plaindre, je n'ai pas assez de temps pour faire ce que je voudrais faire et je reste toujours un peu déçu de mes expérience en intégration des TIC.

Je me console en me disant que j'en suis à mes débuts en enseignement, et qu'à mesure que certaines choses deviendront plus facile avec l'expérience (gestion de classe, etc.) j'aurai plus de temps à consacrer à l'utilisation de ces outils pour améliorer l'apprentissage des élèves et ma pratique professionnelle.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis content de lire ton billet ce matin et je vais certainement m'en servir. Souvent, on me dit que c'est facile pour moi parce que j'aime les nouvelles technologies et que j'arrive à les maîtriser. Je réponds que ce n'est pas l'outil (clin d'œil à ton titre) mais plutôt les pratiques pédagogiques qui sont importantes. Lorsque l'on intègre les nouvelles technologies avec les élèves, il faut s'attendre à des changements. Il faut réorganiser l'environnement et surtout, réviser ses façon d'enseigner, ce qui n'est pas toujours évident...

Mathieu a dit...

En effet, c'est surtout au niveau de la gestion de la classe qu'il faut faire des changements. Mes expériences m'ont démontré qu'intégrer ces outils sans amener de changements MAJEURES dans le reste de son enseignement est pratiquement impossible.

Ce n'est pas une tâche difficile, c'est plutôt une tâche complexe qui demande, d'abord et avant tout, du temps.

Surtout que le système en général n'est pas rodé pour fonctionner d'une manière différente; ça demande un effort supplémentaire et parfois on dirait que l'on rame CONTRE les autres plutôt qu'AVEC eux...

Jacques a dit...

"...le système en général n'est pas rodé pour fonctionner d'une manière différente"

BINGO, Mathieu. Il faut repenser l'école et la remettre à qui de droit.